théâtre(s) (07/2016)

 

La compagnie La Cordonnerie a fait de l’association au plateau de la musique, du jeu et du cinéma sa signature. Les spectateurs suivent l’histoire à travers le film projeté au-dessus des comédiens-musiciens qui interprètent la partition et réalisent les bruitages du film.

« Cette idée est venue de notre envie de réaliser des courts métrages que l’on présentait sur scène », se souvient Samuel Hercule qui a monté la compagnie en 1997 avant d’être rejoint en 2003 par Métilde Weyergans, codirectrice de la compagnie. Comédiens de formations, ils travaillent notamment avec le musicien Timothée Jolly. La musique n’est pas perçue par la compagnie comme une simple illustration sonore de ce qui se joue à l’écran. Elle peut créer du décalage ou projeter le spectateur dans une autre dimension, comme celle du flash back. Samuel Hercule et Métilde Weyergans savent pointer les dysfonctionnements ou fragilités de notre société en se réappropriant des contes célèbres ou des textes classiques, qu’ils puisent leur inspiration du coté de Blanche neige pour leur toute nouvelle création Blanche neige ou la chute du mur de Berlin, ou chez Shakespeare pour leur (Super) Hamlet. « Lorsque l’on travaille à partir d’une œuvre connue, les spectateurs ont en tête une idée de ce qu’ils vont voir. Ce que nous aimons, c’est malaxer ce matériau et interroger des sujets actuels, comme avec Hansel et Gretel, la place des personnes âgées dans la société d’aujourd’hui », note Samuel Hercule. L’une des forces de leurs pièces tient à l’humour. Parfois grinçant, il fonctionne beaucoup par le décalage avec l’œuvre originale créée par la réécriture dramaturgique de la compagnie et par la réalisation des bruitages sur scène. Jamais gratuit, il invite le spectateur à réfléchir sur le monde dans lequel il vit.

Le Petit Bulletin

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