Télérama (12/2015)

 

« La méchante, c’est moi », déclare Elisabeth, la fameuse belle-mère dans Blanche-Neige. Après la parole donnée au père, nommé Udo, dans le premier volet de cette réécriture, c’est à son tour de s’exprimer et de donner sa version des faits. Elle raconte comment elle a élevé Blanche, seule, alors que l’enfant n’avait que 6 ans. Dans la plus haute tour du « Royaume », une cité HLM, la petite a grandi : elle a 15 ans, elle est gothique et révoltée… La compagnie de la Cordonnerie réinvente tout, plaçant cette célèbre histoire dans un quotidien de vie, où l’on voit s’élever des murs entre les êtres sans que l’on y prenne garde, où ces mêmes murs tombent parfois, comme le mur de Berlin en 1989, réunissant ceux qui s’aiment. Métilde Weyergans et Samuel Hercule, accompagnés sur scène de deux musiciens, sont les acteurs, bruiteurs du film muet qu’ils ont écrit et réalisé. C’est profond, magique, drôle et bouleversant. Un ciné-spectacle à voir toute affaire cessante.